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Publications du Centre d'Études Joan Bardina:

Petite histoire de la monnaie.
Agustí Chalaux de Subirà, Brauli Tamarit Tamarit.

Le Capitalisme Communautaire.
Agustí Chalaux de Subirà.

Un outil por construire la paix.
Agustí Chalaux de Subirà.

Légendes sémitiques sur la banque.
Agustí Chalaux de Subirà.

Monnaie télématique et stratégie du marché.
Magdalena Grau, Agustí Chalaux.

Chapitre 6. La facture-chèque télématique. Monnaie telematique et strategie du marche. Table des materies. Monnaie telematique et strategie du marche. Chapitre 8. Marcométrie et marcologie. Monnaie telematique et strategie du marche.

Chapitre 7. Conditions politiques minima pour l'implantation de la facture-cheque telematique.

  1. Objectifs de ce chapitre.
  2. L'alternative actuelle.
  3. Une justice independante, protectrice de l'archive monetaire personnalise.
  4. Socialisation de l'information analityque-statistique.
  5. Suggestions legislatives sur la transition monetaire.
  6. Equipes et equipements telematiques.
  7. Simplification fiscale.

1. Objectifs de ce chapitre.

Dans ce chapitre, nous essaierons de poser les conditions pratiques minima qui doivent exister pour que l'implantation de la facture-chèque télématique soit, non seulement tecniquement viable -ce que nous croyons avoir déjà démontré- mais aussi et surtout politiquement viable au double sens suivant:

  1. que sa réalisation pratique et son adaptation à la réalité sociale ent soit pleinement satisfaisantes, ne provoquant que le minimum possible de conflits, de tensions ou de problèmes de type quelconque.
  2. qu'elle contribue au service réel de toute la société géopolitique, au progrès du marché et de la société, et non au privilège, exclusivisme ou tyranie télématique d'un petit nombre au lieu de toute la population.

2. L'alternative actuelle.

Eric Arthur Blair (George Orwell).La proposition d'un instrument monétaire transparent et informatif comme celui que nous avons décrit dans le chapitre précédent a coutume d'éveiller immédiatement de nombreuses réticences en rapport avec une question fondamentale: la facture-chèque ne sera-t-elle pas un instrument sophistiqué d'un nouveau totalitarisme du style de celui qu'a décrit George Orwell dans son ouvrage 1984, d'un pouvoir et d'une oppression jamais vus de la part d'un Etat qui pourra maintenant savoir à peu près tout sur ses citoyens? Que deviendront la liberté et l'intimité personnelles, jusqu'ici basées sur l'anonymat et très spécialement sur l'anonymat monétaire?

Avant de répondre adéquatement à cette objection, il nous faut attirer l'attention sur un fait évident. La révolution télématique est déjà aujourd'hui un fait impossible d'arrêter et irréversible, qui affectera de plus tous les domaines de l'activité humaine, mais toujours en une dimension purement instrumentale-inerte, au service de qui commande réellement.

D'autre part, il faut considérer aussi que la télématique est susceptible d'utilisations très diverses, en fonction des idéaux et des intéêts inspirateurs de toute action concrète.

C'est pour ces deux motifs que la télématique -comme instrument auxiliaire extrèmement puissant dans le domaine de la transmission et du traitement de l'information- implique nécessairement, ou bien une grande espérance pour tous les peuples de la terre -à condition que'elle soit entendue et appliquée comme un instrument accessible à tout le monde, consacré au service de la liberté, de la dignité et de l'information de toutes les personnes- ou bien, une grande manace de plus de despotisme et pouvoir sur les personnes -s'il arrive qu'elle soit monopolisée par les puissants du moment, au service exclusif de leurs intérets.

L'alternative que nous venons de présenter, est également claire dans le cas de la facture-chèque télématique.

Qu'on le veuille ou non, ce qui est certain c'est que le -marché télématique sera un fait d'ici peu d'années. Dans tous les pays techonologiquement avancés, soint déjà en marche diverses expériences d'argent électronique qui ne tarderont pas à s'étendre amplement.

Or, ces différentes initiatives ne sont pas encore englobées dans le contexte d'une réflexion théorique sur le système monétaire global et son articulation dans la société entière' De manière, la monétique -c'est-à-dire, le système monétaire télémaituqe- peut nous conduire plutôt au despotisme absolu, prophétisé par Orwell et Huxley, qu'à un monde de libertés concrètes, comme celui que nous désirons.

Il faut donc accepter le défi proposé par la révolution télématique et, au lieu d'opter pour des solutions régressives -qui sont en réalité impraticables, étant donné la irréversibilité du phénomène- il faut s'eforcer de trouver les mécanismes concrets quiu doivent protéger les libertés concrètes de tous les citoyens.

Dans ce chapitre, nous proposerons deux de ces m,écanismes. Il nous faut faire remarquer qu'ils seront traités d'un point de vue principalement pratique, de mesures techiques à prendre, tandis que les motivations de fond et les possibles répercussion sociales de ces mécanismes seront traitées en détail dans d'autres volumes.

3. Une justice independante, protectrice de l'archive monetaire personnalise.

Le contrôle de la population s'inscrit dans le développement technologique social de la télématique qui s'impose, qu'on le veuille ou non.

Le problème à résoudre ne réside donc pas dans le contrôle, mais plutôt dans l'emploi que l'on fera de lui et dans l'autorité légitime ou dans le pouvoir illégitime qui déterminera cet emploi.

Parmi les différentes entités sociales et politiques qui pourraient assumer cette fonction, nous optons pour l'autorité judiciaire, qui, étant réellement indéendante de l'Etat, pourrait se charger avec objectivité de l'archive monétaire total dela société géopolitique.

La Justice n'a pas d'autorité directe sur le présent des personnes, elle se limite exclusivement à sanctionner leur passé documenté. Et si elle est réellement indépendante de l'Etat -de l'Exécutif et du législateur-, elle ne peut sortir du rigide cadre technique de la loi, à laquelle elle est totalement et uniquement subordonnée.

C'est pour ces motifs que la Justice peut se constituer en l'autorité la plus indiquée pour veiller avec efficacité:

  1. pour le respect du secret privé et de l'intimité personnelle, auxquels toute personne a droit. Le secret privé ne pourra devenir public que dans deux cas très bien déterminés:
    1. quand est spécifiée l'autorisation écrite de l'intéressé au bas du document que l'on rend public.
    2. quand il y a sentence ferme d'un Tribunal.
  2. pour le respect du secret professionnel, auquel sont obligées et ont droit toutes les personnes, quelle que soit leur profession.

La Justice doit donc étre l'unique institution qui ait accès à la totalité des données recueillies par le réseau monétaire télématique. Le droit d'accès de l'Etat et des particuliers, sera constitutionnellement limité aux données de type analytique-statistique, c'est-à-dire, sans mention de noms ni d'identification de personnes.

Il serait égelement bon que, à la longue, toutes les équipes qui forment le réseau monétaire-télématique -tant les équipes matérielles que les équipes humaines- dépendent de la Justice.

Le fait que la Justice soit l'unique gardien de l'information monétaire-télématique et l'unique autorité qui ait accès en plénitude au réseau, ne signifie pas que ce droit d'accès doive s'exercer de façon indiscriminée. La loi devr prévoir que la Justice ne pourra employer l'information qu'elle garde que, seulement, en ce qui se réfère à un cas d'instruction concrèt. Quand un juge d'instruction aura des motifs fondés de consultations de documents monétaires en relations avec le cas qu'il instruit, ce juge, et lui seul, pourra examiner les documents relatifs à ce cas. Ces documents ne pourront être rendus publics que, uniquement, devant le Tribunal correspondant.

Cependant, il est évident que la possibilité d'une Justice neutre, objective, désintéréssée, pourra paraître illusoire à beaucoup. Le cas de corruption parmi les membres de l'autorité judiciaire ne sont pas inconnus.

C'est pourquoi, il faut prendre aussi des mesures techniques concrètes qui garantissent l'indépendance réelle de la Justice par rapport à l'Etat et de tout type de pouvoir. Seule cette indépendance peut rendre confiance en la Justicie comme protectrice efficace de tous les membres de la société géopolitique.

Indépendance économique: Pour l'obtenir il faut constitutionnaliser des budgets judiciaires totalement indépendants de ceux de l'Etat, fixés à un porcentage du budget total, qui reviendrait automatiquement à la Justice, sans aucun type de discution.

Indépendance institutionnelle: L'organe judiciaire doit être, en tant qu'institution, totalment indépendant de l'Etat. Ceci suppose, principalement, la disparition complète du Ministère de la Justice. Chaque Collège de Justice, à son niveau local et technique, et la Confédération de Collèges au niveau d'ensemble, doivent être les uniques organismes avec capacité réelle de décision et de sanction, dans le cadre de la législation établie.

Indépendance organisatrice: Basée sur les deux indépendances précédentes, la Justice peut parvenir à être réellement autogestionnée, avec pleine liberté d'organisation et de décision dans tous les domaines et tous les aspects de sa fonction spécifique: gestion, nomination, promotion, études, déontologie, élection des organes supérieurs, etc...

Quand c'est le Gouvernement qui paie, qui nomme et qui surveille, une véritable indépendance est impossible sur le terrain personnel comme sur celui des institutions.

4. Socialisation de l'information analityque-statistique.

Une seconde mesure politique indispensable pour assurer l'emploi démocratique de la facture-chèque télématique, c'est la socialisation du réseau monétaire télématique et de toute l'information analytique-statistique obtenue à travers lui. Cette mesure est l'unique garantie efficace pour pouvoir assurer que toute cette information, si importante, sur les dimensions monétaires du marché et de la société, ne soit pas monopolisée par des groupes de pouvoir factices ou officiels, pour leur propre bénéfice et au détriment de la population.

L'information est aujourd'hui l'élément décisif au moment d'agir avec efficacité et intelligence.

Les banquiers, par exemple, ont exercé efficacement leur profession, depuis fort longtemps, grâce au fait qu'ils possédaient une bonne information sur les besoins du marché à chaque moment. Cette information leur permet d'obtenir un maximun de bénéfices et d'offrir de bonnes affaires à leurs clients. Mais l'information accessible à chaque banque et à chaque banquiers a le très grave inconvénient d'être très partiel et subjectif, puisqu'elle ne couvre que certaines secteurs en fonction des caractéristiques professionnelles de leurs clients, qui sont toujours en petit nombre en comparaison avec le recensement total des habitants. Si le client parvient à réaliser une bonne affaire, la banque en fait une meilleure encore, puiqu'elle n'a mis en jeu que son intelligence et son information, tandis que le client y a mis son argent -personnel ou prêté par le banque- son esprit d'entreprise, son travail et celui de ses collaborateurs.

On dit aussi que «savoir c'est pouvoir»: qui possède l'information peut l'utiliser pour obtenir un bénéfice en profitant de ceux qui ne la possèdent pas. Presque chaque fois qu'une information est maintenue secrète -ésotérique, occulte, réservée à une minorité- ce savoir dégénère en pouvoir sur et contre les personnes.

Les systèmes actuels de pouvoir à travers l'information sont très sophistiqués, parce qu'ils peuvent se servir des technologies de l'information. Dans de nombreux Etats technologiquement avancés, sont mis au point des systèmes télématiques d'identification et de contrôle policiers de la population. L'information monétaire est monopolisée par les banques, bien que chacune ne sache que ce qui se réfère à ses propres clients. Le paiement électronique va s'étendre de plus en plus et l'information sur les activités des clients sera aussi de plus en plus complète de la part des Banques.

En face de cette situation, il faut nous interroger avec clarté sur les différentes possibilités d'action:

  • Ou bien nous laissons aller les choses comme elles sont, un petit nombre accueillant l'information et la majorité demeurant désinformée.
  • Ou bien nous renonçons à la monétique ce qui étant donné la irreversibilité du phénomène, est pratiquement impossible et, de plus, ce serait renoncer à un progrès technique évident.
  • Ou bien nous radicalisons la situation, en lui donnant une configuration totalment neuve: un système monétaire, pleinement informatif, mais qui mette à la disposition de tout le corps social, l'information ainsi obtenue; excepté les données personnelles qui demeurent protégées par la Justice.

Cette dernière alternative paraît être la plus intelligente des trois.

Ainsi, l'information procurée par le réseau monétaire télématique doit être gardée, en tout ce qui est références personnelles, par une Justice indépendante de l'Etat et de tout pouvoir de «fait» ou de «droit».

Mais l'intégration centralisée des factures-chèque une fois vidées de références personnelles, donne lieu à une analytique-statistique de secteur ou globale de toute la société géopolitique, qui peut être facilement socialisée, c'est-à-dire, mise à la disposition de toute la population, en toutes ses catégories sociales et niveaux de culture.

Cette socialisation de tout le réseau monétaire télématique et de toute l'information qu'elle a procurée, implique, dans le projet que nous présentons ici:

  1. La libre propriété et initiative privée dans la production de l'équipement technique, tant en ce qui se réfère aux machines qu'en ce qui se réfère aux programmes.
  2. L'achant de tout l'équipement nécessaire pour l'installation du réseau et son entretien, ainsi que le paiement des salaires de tous les membres des équipes techniques ionformatives, intégralement à la charge du Trésor de la société géopolitique.
  3. Et le libre accès gratuit pour tout membre de la société -individuel ou collectif- à une information analytique ou statistique, de secteur ou global, produite par le réseau monétaire télématique, toujours exempte de références personnelles.

De cette façon, le réseau monétaire télématique peut se convertir en authentique patrimoine communautaire, mis á la disposition entière, libre et gratuite:

  1. De toute la population en général: citoyens libres qui désirent être continuellement informés de l'évolution des magnitudes macro-utilitaires de leur contrée, commune, quartier, etc.
  2. De tous les agents utilitaires: les producteurs aussi bien que les consommateurs, mais très spécialement les premiers, qui pourront ainsi agir dans le marché en meilleure connaissance de cause et, par conséquent, avec plus grande efficacité.
  3. De tous les investigateurs du marché: ils compteront sur une information métrique de grande qualité pour vérifier expérimentalement leurs modèles, jusqu'à présent exclusivament théoriques.
  4. Et de l'Etat, qui, comme gérant de la société géopolitique, comptera ainsi sur un instrument privilégié pour diriger et évaluer son action législative et exécutive.

La démocratisation et popularisation de toute cette information est aussi facile à organiser, à travers divers systèmes: écrans télématiques dans les édifices publics, cabinets spéciaux de consultation, écran du téléviseur domestique... Les écrans peuvent servir l'information sous forme de graphiques, d'images synthètiques qui emploieraient les formes et les couleurs, de sorte qu'il en résulterait une popularisation accessible à tout niveau de culture et à tout téléspectateur qui utilise l'écran de son téléviseur.

5. Suggestions legislatives sur la transition monetaire.

La proposition théorique d'un changement de système monétaire doit être accompagnée, si elle veut être viable, d'une étude complète et objective de la manière de réaliser ce changement.

Ce n'est pas le lieu, ici, de réaliser cette étude, mais bien de donner quelques suggestions sur la manière selon laquelle pourrait se faire le pas, depuis le régime actuel de monnaie anonyme jusqu'à un régime dans lequel la facture-chèque télématique serait l'unique instrument monétaire légal.

Le premier acte de tout Etat qui voudrait adopter la facture-chèque comme unique instrument monétaire légal, doit être la suppression radicale de tous les instruments monétaires en vigueur. Il sera nécessaire de donner, au moyen d'une loi, un délai pour leur conversion en unités monétaires inscrites en un compte courant personnalisé.

Immédiatement après, devra être obligatoire, au moyen d'une loi, l'utilisation exclusive de la facture-chèque en toute transaction de marché. Aucune marchandise ne pourra changer de mains sans la facture-chéque correspondante, et inversament, aucune facture-chèque ne pourra être émise sans la transaction de marchandise correspondante. Telle est la règle fondamentale de toute la nouvelle législation monétaire. Les conséquences pratiques de cette règle sont multiples et importantes. Pour en donner quelques exemples: aucune marchandise qui ne soit pas légale, qui ne figure pas dans le catalogue de marchandises, ne pourra être achetée, ni vendue à travers la facture-chèque, puisqu'elle comporte obligatoirement le numéro du catalogue de la marchandise échangée; les cadeaux d'objets de valeur ou d'argent seront matériellement impossibles, puisque la facture-chèque identifie le propriétaire réel et légal de chacun des objets achetés1.

Or, il est probable que cette rupture ne pourra se réaliser de façon instantanée, soit par manque de parc informatif suffisant, soit par ignorance des mécanismes de la part des usagers. De sorte que la loi devra prévoir un système de transformation progressive, en tenant compte des possibilités de chaque secteur de population considéré.

Il faut prévoir fondamentalement deux cas:

  1. Les entreprises. Quant aux entreprises, on ne devra faire, dès le début, aucune exception, puisqu'elles sont techniquement préparées à l'emploi de la facture-chèque. Tout chef d'entreprise -si individuel ou analphabète qu'il soit- doit être considéré comme une unité de production, c'est-à-dire, comme une entreprise. Par conséquent, dans ses achats de facteurs de production à d'autres entreprises, il devra obligatoirement utiliser la facture-chèque interentreprise.

  2. Pour résoudre les problèmes qui pourraient se présenter dans le cas de producteurs dénués de capacité ou très isolés, on devra organiser, par loi, des services d'aide régionaux, à la charge de la confédération locale de Banques d'Affaires ou de Caisses d'Epargne.
  3. Les consommateurs. Pour les consommateurs qui, pour des raisons culturelles ou pour préjugés du genre que ce soit ne pourraient ou ne voudraient pas, pour le moment, adhérer au paiement par facture-chèque, on pourrait établir un système de transition progressive.

En une première étape, on laissera en circulation des «billets au porteur» d'un maximun, par exemple, de 25 unités monétaires, et avec une limite de sortie du compte courant de, par exemple, 1000 unités monétaires par jour.

Parallélement, on rendra populaire l'emploi de la facture-chèque de consommation, par exemple, à travers:

  • l'établissement d'une loterie gratuite dans toute la société géopolitique, basée sur le nombre de neutralisation de chaque facture-chèque de consommation;
  • la concession de facilités de crédits pour tous les commerces et industries détaillants, pour l'installation d'appareils facturateurs de plus en plus simplifiés et plus interconnectés, d'usage facile et commode, tant pour le vendeur que pour l'acheteur, par le moyen de simples carnets de compte courant.

Dans une seconde étape, quand la précédente sera assez avancés, on retirera totalement les «billets au porteur». Cependant, uniquement pour les plus récalcitrants, on pourra vendre chaque jour et seulement à la Mairie de chaque quartier ou ville, des carnets de chèques de, par exemple 1000 billets en unités monétaires et qui n'auront qu'une validité d'un jour. Ces carnets de chèques seront acquis contre une facture-chèque sur le compte courant de l'intéréssé; les billets non utilisés seront changés le jour suivant à la Mairie. Les billets utilisés seront remis à leur Banque de Commerce par le commerçant ou l'industriel détaillant qui les aura neutralisés instantanément, selon la loi, avec son propre tampon.

6. Equipes et equipements telematiques.

Un autre aspect très intéréssant, au moment de mettre en pratique le système monétaire proposé, est celui des équipes humaines et des équipements matériels dont on doit nécessairement doter un tel système.

De fait, un système monétaire télématique suppose l'installation d'un réseau monétaire complet aux niveaux cités au chapitre 6: niveau de centres facturateurs; niveau de centres comptables; niveau de centre géopolitique et niveau de centre géojudiciaire. Il suppose aussi l'existence d'équipes de spécialistes efficients qui travaillent à l'élaboration et à l'amélioration des programmes d'analyse et de statistique monétaire.

La loi devra prévoir, donc, un plan cohérent et viable pour la formation de ces équipements techniques et équipes humaines.

  1. Equipements matériels. De même que l'information analytique-statistique sur le marché, les installations télématiques doivent être, à la longue, socialisées comme un patrimoine communautaire de la société géopolitique.

  2. Mais le problème pratique qui se pose en premier lieu, est celui de la constitution initiale d'un réseau suffisant pour mener à bien le système monétaire télématique.
    Une solution de secours, dans le cas où on ne disposerait pas de recours suffisants pour monter un réseau neuf complet, pourrait être celle de louer toutes les installations télématiques adéquates, existant déjà dans la société géopolitique considérée. Ces installations pourraient être louées dans les intervalles libres, au prix du marché libre et sans option d'achat final.
  3. Equipes humaines. Les équipes humaines chargées d'élaborer et de perfectionner continuellement les programmes monétaires, devront être financées par le Trésor de la société géopolitique. Elles devront être suffisamment rémunérées pour que l'on puisse concurrencer professionnelle.

Une question très importante qu'il faut prévoir, c'est la nécessaire triplication du centre monétaire télématique géopolitique et du centre monétaire géojudiciaire2.

En effet, pour garantir la confiance que mérite le système, tant la Justice (documentation complète) que l'Etat (documentation exclusivement mercantile), chacun d'eux séparément et en vue d'être confronté, doit réaliser son autopilotage de marché et de société, grâce á trois systèmes télématiques différents et trois équipes humaines totalement indépendantes. Cet objectif pourra être atteint à mesure que l'on disposera de moyens financiers suffisants.

Ce système empêche quiconque de manipuler des données, même celui qui «gouverne les choses et commande les personnes», qui préfère ne pas implanter ce système pour pouvoir agir librement, bien que cela comporte les «escroqueries» de ses subordonnés.

7. Simplification fiscale.

Ce sujet sera traité avec plus de détails au chapitre 11, cependant, il vaut la peine de signaler ici qu'une des possibilites politiques de plus grande importance qu'apporte la facture-chèque est celle d'une grande réforme fiscale.

De fait, la crainte du fisc peut être, précisément, un des motifs qui créent le plus de rejet au sujet de la proposition que nous présentons ici. Il est évident que, avec un système monétaire télématique, pleinement informatif, l'évasion et la fraude fiscale sont matériellement impossibles et, de cette manière, l'Etat peut se convertir en un maître despotique.

La proposition politique, par conséquent, doit devenir attrayante pour tout le monde, en évitant le rejet de lamajorité. Dans cette perspective, l'option suivante est viable. Nous la détaillerons au chapitre 11.

  • Simplification fiscale: instauration d'un impôt unique consistant en un pourcentage fixe -variable chaque année selon les nécessités budgétaires à couvrir- que le client devra toujours payer sur toutes et chacune des factures-chèque émises par lui.
  • Réduction imposable: tendance à la minimisation progressive du tant pour cent imposable, en fonction tant de l'impossibilité de fraude (qui occasionne une répartition beaucoup plus équitble de la charge fiscale) que de l'apparition d'autres sources alternatives de crédit et de financiation communautaire (voir chapitre 10).

Notes:

1On devra créer une institution spécialisée qui étudie les demandes de donations de valeurs matérielles ou monétaires et concède, raisonnablement ou non, la possibilité de réalisation et de législation de la donation.
2Le triple réseau télématique d'autocontrôle mutuel est courant en tout pilotage automatique moderne de bateau ou d'avion.

Le réseau n. 1, le plus moderne, donne les ordres, sauf s'il existe une contradiction flagrante avec les paramètres maniés par les deux autres réseaux. Dans ce cas, le réseau n. 2 prend la relève autocontrôlé par le réseau n. 3, etc. Ce mécanisme donne le temps de réviser et de réparer le réseau n. 1. Comme les trois réseaux sont de constructions différents (hardware) et que ses «logiciels» (software) sont le fruit intellectuel inerte de différentes équipes d'analystes-programmateurs, il est pratiquement impossible à personne, même à un supertechnicien, de commettre une erreur synchroniquement dans les trois processus.

Chapitre 6. La facture-chèque télématique. Monnaie telematique et strategie du marche. Table des materies. Monnaie telematique et strategie du marche. Chapitre 8. Marcométrie et marcologie. Monnaie telematique et strategie du marche.

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