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Publications du Centre d'Études Joan Bardina:
Agustí Chalaux de Subirà, Brauli Tamarit Tamarit.
Agustí Chalaux de Subirà.
Agustí Chalaux de Subirà.
Agustí Chalaux de Subirà.
Magdalena Grau,
Agustí Chalaux.
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Chapitre 7. Conditions politiques minima pour l'implantation
de la facture-cheque telematique.
- Objectifs de ce chapitre.
- L'alternative actuelle.
- Une justice independante, protectrice de l'archive monetaire
personnalise.
- Socialisation de l'information analityque-statistique.
- Suggestions legislatives sur la transition monetaire.
- Equipes et equipements telematiques.
- Simplification fiscale.
1. Objectifs de ce chapitre.
Dans ce chapitre, nous essaierons de poser les conditions pratiques
minima qui doivent exister pour que l'implantation de la facture-chèque
télématique soit, non seulement tecniquement viable
-ce que nous croyons avoir déjà démontré- mais
aussi et surtout politiquement viable au double sens suivant:
-
que sa réalisation pratique et son adaptation à la réalité
sociale ent soit pleinement satisfaisantes, ne provoquant que le minimum
possible de conflits, de tensions ou de problèmes de type quelconque.
-
qu'elle contribue au service réel de toute la société
géopolitique, au progrès du marché et de la société,
et non au privilège, exclusivisme ou tyranie télématique
d'un petit nombre au lieu de toute la population.
2. L'alternative actuelle.
La
proposition d'un instrument monétaire transparent et informatif
comme celui que nous avons décrit dans le chapitre
précédent a coutume d'éveiller immédiatement
de nombreuses réticences en rapport avec une question fondamentale:
la facture-chèque ne sera-t-elle pas un instrument sophistiqué
d'un nouveau totalitarisme du style de celui qu'a décrit George
Orwell dans son ouvrage 1984, d'un pouvoir et d'une oppression jamais
vus de la part d'un Etat qui pourra maintenant savoir à peu près
tout sur ses citoyens? Que deviendront la liberté et l'intimité
personnelles, jusqu'ici basées sur l'anonymat et très spécialement
sur l'anonymat monétaire?
Avant de répondre adéquatement à cette objection,
il nous faut attirer l'attention sur un fait évident. La révolution
télématique est déjà aujourd'hui un fait
impossible d'arrêter et irréversible, qui affectera de plus
tous les domaines de l'activité humaine, mais toujours en une dimension
purement instrumentale-inerte, au service de qui commande réellement.
D'autre part, il faut considérer aussi que la télématique
est susceptible d'utilisations très diverses, en fonction des idéaux
et des intéêts inspirateurs de toute action concrète.
C'est pour ces deux motifs que la télématique -comme instrument
auxiliaire extrèmement puissant dans le domaine de la transmission
et du traitement de l'information- implique nécessairement, ou bien
une grande espérance pour tous les peuples de la terre -à
condition que'elle soit entendue et appliquée comme un instrument
accessible à tout le monde, consacré au service de la liberté,
de la dignité et de l'information de toutes les personnes-
ou bien, une grande manace de plus de despotisme et pouvoir
sur les personnes -s'il arrive qu'elle soit monopolisée par les
puissants du moment, au service exclusif de leurs intérets.
L'alternative que nous venons de présenter, est également
claire dans le cas de la facture-chèque télématique.
Qu'on le veuille ou non, ce qui est certain c'est que le -marché
télématique sera un fait d'ici peu d'années. Dans
tous les pays techonologiquement avancés, soint déjà
en marche diverses expériences d'argent électronique
qui ne tarderont pas à s'étendre amplement.
Or, ces différentes initiatives ne sont pas encore englobées
dans le contexte d'une réflexion théorique sur le système
monétaire global et son articulation dans la société
entière' De manière, la monétique -c'est-à-dire,
le système monétaire télémaituqe- peut nous
conduire plutôt au despotisme absolu, prophétisé par
Orwell et Huxley, qu'à un monde de libertés concrètes,
comme celui que nous désirons.
Il faut donc accepter le défi proposé par la révolution
télématique et, au lieu d'opter pour des solutions régressives
-qui sont en réalité impraticables, étant donné
la irréversibilité du phénomène- il faut s'eforcer
de trouver les mécanismes concrets quiu doivent protéger
les libertés concrètes de tous les citoyens.
Dans ce chapitre, nous proposerons deux de ces m,écanismes. Il
nous faut faire remarquer qu'ils seront traités d'un point de vue
principalement pratique, de mesures techiques à prendre,
tandis que les motivations de fond et les possibles répercussion
sociales de ces mécanismes seront traitées en détail
dans d'autres volumes.
3. Une justice independante, protectrice de l'archive
monetaire personnalise.
Le contrôle de la population s'inscrit dans le développement
technologique social de la télématique qui s'impose, qu'on
le veuille ou non.
Le problème à résoudre ne réside donc pas
dans le contrôle, mais plutôt dans l'emploi que l'on fera de
lui et dans l'autorité légitime ou dans le pouvoir
illégitime qui déterminera cet emploi.
Parmi les différentes entités sociales et politiques qui
pourraient assumer cette fonction, nous optons pour l'autorité
judiciaire, qui, étant réellement indéendante
de l'Etat, pourrait se charger avec objectivité de l'archive monétaire
total dela société géopolitique.
La Justice n'a pas d'autorité directe sur le présent des
personnes, elle se limite exclusivement à sanctionner leur passé
documenté. Et si elle est réellement indépendante
de l'Etat -de l'Exécutif et du législateur-, elle ne peut
sortir du rigide cadre technique de la loi, à laquelle elle est
totalement et uniquement subordonnée.
C'est pour ces motifs que la Justice peut se constituer en l'autorité
la plus indiquée pour veiller avec efficacité:
-
pour le respect du secret privé et de l'intimité personnelle,
auxquels toute personne a droit. Le secret privé ne pourra
devenir public que dans deux cas très bien déterminés:
-
quand est spécifiée l'autorisation écrite de l'intéressé
au bas du document que l'on rend public.
-
quand il y a sentence ferme d'un Tribunal.
-
pour le respect du secret professionnel, auquel sont obligées et
ont droit toutes les personnes, quelle que soit leur profession.
La Justice doit donc étre l'unique institution qui ait accès
à la totalité des données recueillies par le
réseau monétaire télématique. Le droit d'accès
de l'Etat et des particuliers, sera constitutionnellement limité
aux données de type analytique-statistique, c'est-à-dire,
sans mention de noms ni d'identification de personnes.
Il serait égelement bon que, à la longue, toutes les équipes
qui forment le réseau monétaire-télématique
-tant les équipes matérielles que les équipes humaines-
dépendent de la Justice.
Le fait que la Justice soit l'unique gardien de l'information monétaire-télématique
et l'unique autorité qui ait accès en plénitude au
réseau, ne signifie pas que ce droit d'accès doive s'exercer
de façon indiscriminée. La loi devr prévoir que la
Justice ne pourra employer l'information qu'elle garde que, seulement,
en ce qui se réfère à un cas d'instruction concrèt.
Quand un juge d'instruction aura des motifs fondés de consultations
de documents monétaires en relations avec le cas qu'il instruit,
ce juge, et lui seul, pourra examiner les documents relatifs à ce
cas. Ces documents ne pourront être rendus publics que, uniquement,
devant le Tribunal correspondant.
Cependant, il est évident que la possibilité d'une Justice
neutre, objective, désintéréssée, pourra paraître
illusoire à beaucoup. Le cas de corruption parmi les membres de
l'autorité judiciaire ne sont pas inconnus.
C'est pourquoi, il faut prendre aussi des mesures techniques concrètes
qui garantissent l'indépendance réelle de la Justice par
rapport à l'Etat et de tout type de pouvoir. Seule cette
indépendance peut rendre confiance en la Justicie comme protectrice
efficace de tous les membres de la société géopolitique.
Indépendance économique: Pour l'obtenir il faut
constitutionnaliser des budgets judiciaires totalement indépendants
de ceux de l'Etat, fixés à un porcentage du budget total,
qui reviendrait automatiquement à la Justice, sans aucun type de
discution.
Indépendance institutionnelle: L'organe judiciaire doit
être, en tant qu'institution, totalment indépendant de l'Etat.
Ceci suppose, principalement, la disparition complète du Ministère
de la Justice. Chaque Collège de Justice, à son niveau local
et technique, et la Confédération de Collèges au niveau
d'ensemble, doivent être les uniques organismes avec capacité
réelle de décision et de sanction, dans le cadre de la législation
établie.
Indépendance organisatrice: Basée sur les deux
indépendances précédentes, la Justice peut parvenir
à être réellement autogestionnée, avec pleine
liberté d'organisation et de décision dans tous les domaines
et tous les aspects de sa fonction spécifique: gestion, nomination,
promotion, études, déontologie, élection des organes
supérieurs, etc...
Quand c'est le Gouvernement qui paie, qui nomme et qui surveille, une
véritable indépendance est impossible sur le terrain personnel
comme sur celui des institutions.
4. Socialisation de l'information analityque-statistique.
Une seconde mesure politique indispensable pour assurer l'emploi démocratique
de la facture-chèque télématique, c'est la
socialisation
du réseau monétaire télématique et de toute
l'information analytique-statistique obtenue à travers lui. Cette
mesure est l'unique garantie efficace pour pouvoir assurer que toute cette
information, si importante, sur les dimensions monétaires du marché
et de la société, ne soit pas monopolisée par
des groupes de pouvoir factices ou officiels, pour leur propre bénéfice
et au détriment de la population.
L'information est aujourd'hui l'élément décisif
au moment d'agir avec efficacité et intelligence.
Les banquiers, par exemple, ont exercé efficacement leur profession,
depuis fort longtemps, grâce au fait qu'ils possédaient une
bonne information sur les besoins du marché à chaque moment.
Cette information leur permet d'obtenir un maximun de bénéfices
et d'offrir de bonnes affaires à leurs clients. Mais l'information
accessible à chaque banque et à chaque banquiers a le très
grave inconvénient d'être très partiel et subjectif,
puisqu'elle ne couvre que certaines secteurs en fonction des caractéristiques
professionnelles de leurs clients, qui sont toujours en petit nombre en
comparaison avec le recensement total des habitants. Si le client parvient
à réaliser une bonne affaire, la banque en fait une meilleure
encore, puiqu'elle n'a mis en jeu que son intelligence et son information,
tandis que le client y a mis son argent -personnel ou prêté
par le banque- son esprit d'entreprise, son travail et celui de ses collaborateurs.
On dit aussi que «savoir c'est pouvoir»: qui possède
l'information peut l'utiliser pour obtenir un bénéfice en
profitant de ceux qui ne la possèdent pas. Presque chaque fois qu'une
information est maintenue secrète -ésotérique, occulte,
réservée à une minorité- ce savoir dégénère
en pouvoir sur et contre les personnes.
Les systèmes actuels de pouvoir à travers l'information
sont très sophistiqués, parce qu'ils peuvent se servir des
technologies de l'information. Dans de nombreux Etats technologiquement
avancés, sont mis au point des systèmes télématiques
d'identification et de contrôle policiers de la population.
L'information monétaire est monopolisée par les banques,
bien que chacune ne sache que ce qui se réfère à ses
propres clients. Le paiement électronique va s'étendre de
plus en plus et l'information sur les activités des clients sera
aussi de plus en plus complète de la part des Banques.
En face de cette situation, il faut nous interroger avec clarté
sur les différentes possibilités d'action:
-
Ou bien nous laissons aller les choses comme elles sont, un petit nombre
accueillant l'information et la majorité demeurant désinformée.
-
Ou bien nous renonçons à la monétique ce qui
étant donné la irreversibilité du phénomène,
est pratiquement impossible et, de plus, ce serait renoncer à un
progrès technique évident.
-
Ou bien nous radicalisons la situation, en lui donnant une configuration
totalment neuve: un système monétaire, pleinement informatif,
mais qui mette à la disposition de tout le corps social, l'information
ainsi obtenue; excepté les données personnelles qui demeurent
protégées par la Justice.
Cette dernière alternative paraît être la plus intelligente
des trois.
Ainsi, l'information procurée par le réseau monétaire
télématique doit être gardée, en tout ce qui
est références personnelles, par une Justice indépendante
de l'Etat et de tout pouvoir de «fait» ou de «droit».
Mais l'intégration centralisée des factures-chèque
une fois vidées de références personnelles, donne
lieu à une analytique-statistique de secteur ou globale de toute
la société géopolitique, qui peut être facilement
socialisée, c'est-à-dire, mise à la disposition de
toute la population, en toutes ses catégories sociales et niveaux
de culture.
Cette socialisation de tout le réseau monétaire
télématique et de toute l'information qu'elle a procurée,
implique, dans le projet que nous présentons ici:
-
La libre propriété et initiative privée dans la production
de l'équipement technique, tant en ce qui se réfère
aux machines qu'en ce qui se réfère aux programmes.
-
L'achant de tout l'équipement nécessaire pour l'installation
du réseau et son entretien, ainsi que le paiement des salaires de
tous les membres des équipes techniques ionformatives, intégralement
à la charge du Trésor de la société géopolitique.
-
Et le libre accès gratuit pour tout membre de la société
-individuel ou collectif- à une information analytique ou statistique,
de secteur ou global, produite par le réseau monétaire télématique,
toujours exempte de références personnelles.
De cette façon, le réseau monétaire télématique
peut se convertir en authentique patrimoine communautaire, mis á
la disposition entière, libre et gratuite:
-
De toute la population en général: citoyens libres
qui désirent être continuellement informés de l'évolution
des magnitudes macro-utilitaires de leur contrée, commune, quartier,
etc.
-
De tous les agents utilitaires: les producteurs aussi bien que les
consommateurs, mais très spécialement les premiers, qui pourront
ainsi agir dans le marché en meilleure connaissance de cause et,
par conséquent, avec plus grande efficacité.
-
De tous les investigateurs du marché: ils compteront sur
une information métrique de grande qualité pour vérifier
expérimentalement leurs modèles, jusqu'à présent
exclusivament théoriques.
-
Et de l'Etat, qui, comme gérant de la société
géopolitique, comptera ainsi sur un instrument privilégié
pour diriger et évaluer son action législative et exécutive.
La démocratisation et popularisation de toute cette information
est aussi facile à organiser, à travers divers systèmes:
écrans télématiques dans les édifices publics,
cabinets spéciaux de consultation, écran du téléviseur
domestique... Les écrans peuvent servir l'information sous forme
de graphiques, d'images synthètiques qui emploieraient les formes
et les couleurs, de sorte qu'il en résulterait une popularisation
accessible à tout niveau de culture et à tout téléspectateur
qui utilise l'écran de son téléviseur.
5. Suggestions legislatives sur la transition monetaire.
La proposition théorique d'un changement de système monétaire
doit être accompagnée, si elle veut être viable, d'une
étude complète et objective de la manière de réaliser
ce changement.
Ce n'est pas le lieu, ici, de réaliser cette étude, mais
bien de donner quelques suggestions sur la manière selon laquelle
pourrait se faire le pas, depuis le régime actuel de monnaie anonyme
jusqu'à un régime dans lequel la facture-chèque
télématique serait l'unique instrument monétaire
légal.
Le premier acte de tout Etat qui voudrait adopter la facture-chèque
comme unique instrument monétaire légal, doit être
la suppression radicale de tous les instruments monétaires
en vigueur. Il sera nécessaire de donner, au moyen d'une loi, un
délai pour leur conversion en unités monétaires
inscrites en un compte courant personnalisé.
Immédiatement après, devra être obligatoire, au
moyen d'une loi, l'utilisation exclusive de la facture-chèque
en toute transaction de marché. Aucune marchandise ne pourra
changer de mains sans la facture-chéque correspondante, et inversament,
aucune
facture-chèque ne pourra être émise sans la transaction
de marchandise correspondante. Telle est la règle fondamentale
de toute la nouvelle législation monétaire. Les conséquences
pratiques de cette règle sont multiples et importantes. Pour en
donner quelques exemples: aucune marchandise qui ne soit pas légale,
qui ne figure pas dans le catalogue de marchandises, ne pourra être
achetée, ni vendue à travers la facture-chèque, puisqu'elle
comporte obligatoirement le numéro du catalogue de la marchandise
échangée; les cadeaux d'objets de valeur ou d'argent seront
matériellement impossibles, puisque la facture-chèque identifie
le propriétaire réel et légal de chacun des objets
achetés1.
Or, il est probable que cette rupture ne pourra se réaliser de
façon instantanée, soit par manque de parc informatif suffisant,
soit par ignorance des mécanismes de la part des usagers. De sorte
que la loi devra prévoir un système de transformation progressive,
en tenant compte des possibilités de chaque secteur de population
considéré.
Il faut prévoir fondamentalement deux cas:
-
Les entreprises. Quant aux entreprises, on ne devra faire, dès
le début, aucune exception, puisqu'elles sont techniquement préparées
à l'emploi de la facture-chèque. Tout chef d'entreprise
-si individuel ou analphabète qu'il soit- doit être considéré
comme une unité de production, c'est-à-dire, comme une entreprise.
Par conséquent, dans ses achats de facteurs de production
à d'autres entreprises, il devra obligatoirement utiliser la facture-chèque
interentreprise.
Pour résoudre les problèmes qui pourraient se présenter
dans le cas de producteurs dénués de capacité ou très
isolés, on devra organiser, par loi, des services d'aide régionaux,
à la charge de la confédération locale de Banques
d'Affaires ou de Caisses d'Epargne.
-
Les consommateurs. Pour les consommateurs qui, pour des raisons
culturelles ou pour préjugés du genre que ce soit ne pourraient
ou ne voudraient pas, pour le moment, adhérer au paiement par facture-chèque,
on pourrait établir un système de transition progressive.
En une première étape, on laissera en circulation des «billets
au porteur» d'un maximun, par exemple, de 25 unités monétaires,
et avec une limite de sortie du compte courant de, par exemple, 1000 unités
monétaires par jour.
Parallélement, on rendra populaire l'emploi de la facture-chèque
de consommation, par exemple, à travers:
-
l'établissement d'une loterie gratuite dans toute la société
géopolitique, basée sur le nombre de neutralisation de chaque
facture-chèque de consommation;
-
la concession de facilités de crédits pour tous les
commerces et industries détaillants, pour l'installation d'appareils
facturateurs de plus en plus simplifiés et plus interconnectés,
d'usage facile et commode, tant pour le vendeur que pour l'acheteur, par
le moyen de simples carnets de compte courant.
Dans une seconde étape, quand la précédente sera assez avancés,
on retirera totalement les «billets au porteur». Cependant, uniquement
pour les plus récalcitrants, on pourra vendre chaque jour et seulement
à la Mairie de chaque quartier ou ville, des carnets de chèques
de, par exemple 1000 billets en unités monétaires et qui n'auront
qu'une validité d'un jour. Ces carnets de chèques seront acquis
contre une facture-chèque sur le compte courant de l'intéréssé;
les billets non utilisés seront changés le jour suivant à
la Mairie. Les billets utilisés seront remis à leur Banque de Commerce
par le commerçant ou l'industriel détaillant qui les aura neutralisés
instantanément, selon la loi, avec son propre tampon.
6. Equipes et equipements telematiques.
Un autre aspect très intéréssant, au moment de
mettre en pratique le système monétaire proposé, est
celui des équipes humaines et des équipements matériels
dont on doit nécessairement doter un tel système.
De fait, un système monétaire télématique
suppose l'installation d'un réseau monétaire complet aux
niveaux cités au chapitre 6: niveau de
centres facturateurs; niveau de centres comptables; niveau de centre géopolitique
et niveau de centre géojudiciaire. Il suppose aussi l'existence
d'équipes de spécialistes efficients qui travaillent à
l'élaboration et à l'amélioration des programmes d'analyse
et de statistique monétaire.
La loi devra prévoir, donc, un plan cohérent et viable
pour la formation de ces équipements techniques et équipes
humaines.
-
Equipements matériels. De même que l'information analytique-statistique
sur le marché, les installations télématiques doivent
être, à la longue, socialisées comme un patrimoine
communautaire de la société géopolitique.
Mais le problème pratique qui se pose en premier lieu, est celui
de la constitution initiale d'un réseau suffisant pour mener à
bien le système monétaire télématique.
Une solution de secours, dans le cas où on ne disposerait pas
de recours suffisants pour monter un réseau neuf complet, pourrait
être celle de louer toutes les installations télématiques
adéquates, existant déjà dans la société
géopolitique considérée. Ces installations pourraient
être louées dans les intervalles libres, au prix du marché
libre et sans option d'achat final.
-
Equipes humaines. Les équipes humaines chargées d'élaborer
et de perfectionner continuellement les programmes monétaires, devront
être financées par le Trésor de la société
géopolitique. Elles devront être suffisamment rémunérées
pour que l'on puisse concurrencer professionnelle.
Une question très importante qu'il faut prévoir, c'est la
nécessaire triplication du centre monétaire télématique
géopolitique et du centre monétaire géojudiciaire2.
En effet, pour garantir la confiance que mérite le système,
tant la Justice (documentation complète) que l'Etat (documentation
exclusivement mercantile), chacun d'eux séparément et en
vue d'être confronté, doit réaliser son autopilotage
de marché et de société, grâce á trois
systèmes télématiques différents et trois
équipes humaines totalement indépendantes. Cet objectif pourra
être atteint à mesure que l'on disposera de moyens financiers
suffisants.
Ce système empêche quiconque de manipuler des données,
même celui qui «gouverne les choses et commande les personnes»,
qui préfère ne pas implanter ce système pour pouvoir
agir librement, bien que cela comporte les «escroqueries» de
ses subordonnés.
7. Simplification fiscale.
Ce sujet sera traité avec plus de détails au chapitre
11, cependant, il vaut la peine de signaler ici qu'une des possibilites
politiques de plus grande importance qu'apporte la facture-chèque
est celle d'une grande réforme fiscale.
De fait, la crainte du fisc peut être, précisément,
un des motifs qui créent le plus de rejet au sujet de la proposition
que nous présentons ici. Il est évident que, avec un système
monétaire télématique, pleinement informatif, l'évasion
et la fraude fiscale sont matériellement impossibles et, de cette
manière, l'Etat peut se convertir en un maître despotique.
La proposition politique, par conséquent, doit devenir attrayante
pour tout le monde, en évitant le rejet de lamajorité. Dans
cette perspective, l'option suivante est viable. Nous la détaillerons
au chapitre 11.
-
Simplification fiscale: instauration d'un impôt unique
consistant en un pourcentage fixe -variable chaque année selon les
nécessités budgétaires à couvrir- que le client
devra toujours payer sur toutes et chacune des factures-chèque émises
par lui.
-
Réduction imposable: tendance à la minimisation progressive
du tant pour cent imposable, en fonction tant de l'impossibilité
de fraude (qui occasionne une répartition beaucoup plus équitble
de la charge fiscale) que de l'apparition d'autres sources alternatives
de crédit et de financiation communautaire (voir chapitre
10).
Notes:
1On
devra créer une institution spécialisée qui étudie
les demandes de donations de valeurs matérielles ou monétaires
et concède, raisonnablement ou non, la possibilité de réalisation
et de législation de la donation.
2Le
triple
réseau télématique d'autocontrôle mutuel est
courant en tout pilotage automatique moderne de bateau ou d'avion.
Le réseau n. 1, le plus moderne, donne les ordres, sauf s'il
existe une contradiction flagrante avec les paramètres maniés
par les deux autres réseaux. Dans ce cas, le réseau n. 2
prend la relève autocontrôlé par le réseau n.
3, etc. Ce mécanisme donne le temps de réviser et de réparer
le réseau n. 1. Comme les trois réseaux sont de constructions
différents (hardware) et que ses «logiciels» (software)
sont le fruit intellectuel inerte de différentes équipes
d'analystes-programmateurs, il est pratiquement impossible à personne,
même à un supertechnicien, de commettre une erreur synchroniquement
dans les trois processus.
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