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Publications du Centre d'Études Joan Bardina:
Agustí Chalaux de Subirà, Brauli Tamarit Tamarit.
Agustí Chalaux de Subirà.
Agustí Chalaux de Subirà.
Agustí Chalaux de Subirà.
Magdalena Grau,
Agustí Chalaux.
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B. Vers un systeme monetaire rationnel.
Chapitre 5. Premisses pour un instrument monetaire
rationnel.
- Objectifs de ce chapitre.
- Les systemes metriques documentaires.
- Les unites de mesure.
- Les procedes de mesure.
- Les documents de mesure.
- Conclusions.
1. Objectifs de ce chapitre.
Dans ce chapitre nous réaliserons une approche de ce que seraient
les bases minima indispensables pour que puisse exister un système
rationnel, en partant de l'idée de ce que celui-ci est un système
métrique.
Ces principes pourront ensuite être appliqués à
la mise au pont d'un nouvel instrument monétaire, capable de clarifier
les relations monétaires et de procurer une nouvelle vigueur au
marché.
2. Les systemes metriques documentaires.
Comme nous l'avons déjà vu dans les chapitres précédents,
la caractéristique qui définit les systèmes monétaires
est celle de constituer un suystème de mesure abstrait pour mesurer
la valeur d'échange des marchandises dans un marché donné.
De sorte que nous pourrons parler d'un système monétaire
rationnel chaque fois que nous nous trouverons en face d'un authentique
système métrique, c'est-à-dire, d'un système
qui procure des images fidèles, abstraites de la réalité.
Les éléments minima indispensables pour un système
métrique efficace sont les trois suivants:
-
Une unité de mesure rigoureusement définie, de nature
radicalement conventionnelle-abstraite.
-
Un procédé de mesure qui permette, dans la pratique,
l'acte de mesure: c'est-à-dire, qui permette d'assigner à
chaque phénomène concret élémentaire observé,
un nombre déterminé et précis d'unités monétaires.
-
Un document de mesure qui laisse une preuve documentaire de chaque
acte de mesure effectué, dans le but de que toute personne compétante
puisse répéter cet acte, vérifier son exactitude,
et qui, en même temps, permette un traitement postérieur statistique-analytique
de l'ensemble total des mesures effectuées.
Dans le cas du système monétaire, il esto nécessaire que
les trois éléments mentionnés existent conjointement. Nous
allons les examiner a la suite un à un, toujours par rapport aux systèmes
monétaires.
3. Les unites de mesure.
Les unités de mesure, qui ont été inventées
pour quantifier les dimensions d'un phénomène quelconque,
sont des concpts totalement abstraits, et leur invention est totalement
arbitraire. L'unique condition qu'elles ont à remplir, c'est que
la définition de l'unité soit très précise
et très rigoureuse.
L'unité de longuerur, par exemple, est le mètre. Autrefois,
il était défini comme «la distance de la dixmillionième
partie du quadrant du méridien terrestre». Mais, actuellement,
on exige une précision et une abstraction des unités toujours
plus grandes et l'on tend à definir le mètre comme «la
longueur du trajet parcouru dans le vide par les ondes électro-magnétiques
planes pendant 1/299792456 de seconde».
Dans la science du marché, la dimension ou qui'il importe principalement
de mesurer, c'est la valeur d'échange des marchandises concrètes.
L'unité pour la mesure de cette dimension est l'unité
monétaire qui, étant donné chaque Etat définit
la sienne, reçoit différents noms selon les pys. Rappelons
que, dans l'antiquité, chaque pays définissait aussi ses
propres mesures de longueur, de jpids, de volume... Cependant, les unités
monétaires sont une classe d'unités de mesure très
spéciale, parce qui'elles ne demeurent pas stables. En effet,
la valeur d'échange des marchandises concrètes n'est pas
identique en différentes situations de temps et d'espace. La distance
entre Barcelone et Madrid est toujours la même; mais le prix d'un
litre de vin n'est pas le même à Madrid que'à Barcelone,
ni le même aujourd'hui qu'il y a dix ans, mais il varie dans le temps
et l'espace, n'est pas toujours la même, en fonction d'une série
très complexe de causes, que nous n'analyserons pas maintenant.
Comme la réalité que'elle veut mesurer est variable, l'unité
monétaire est également variable: il n'existe aucune constrante
extérieure invariable, en relation avec laquelle on puisse définir
la valeur de l'unité monétaire. De sorte que la définition
des unités mon étaires n'est pas fixe, puisque.elle varie
corrélativement avec les variations de la valeur d'échange
des marchandises concrètes qu'elle mesure.
C'est pourquoi, l'unité monétaire ne peut se définir
par rapport à une unique marchandise privilégiée,
mais, dans un espace géopolitique donné. elle doit être
définie en relation avec l'ensemble de toutes les marchandises qui
circulent en chaque période de temps consideré.
4. Les procedes de mesure.
Une fois définie avec rigueur et précision une unité
de mesure quelconque, il faut inventer la manière de réaliser,
dans la pratique, les mesures des phénomènes concrets qui
intéressent chaque personne.
Réaliser une mesure n'est autre chose que compter le nombre d'unités
abstraites que, par convention, on assigne à un phénomène
concret quelconque, en accord avec la définition donnée.
Dans le cas des unités de longueur, tout le monde connaît
les «mètres», les «règles», et tant
d'autres instruments et techniques de mesure qui constituent les procédés
de mesure.
Dans le cas des unités monétaires, l'unique procédé
imaginable pour réaliser la mesure de valeur d'échange d'une
marchandise
concrètete au moment aù se réalise un acte d'achat-vente.
Prix et salaires sont des entités mixtes concrètes-abstraites,
que génère chaque acte de mesure, chaque inter-compariason
dans le marché entre la marchandise concrète à mesurer
et l'unité abstraite qui mesure.
Et, paradoxalement, c'est l'ensemble des prix et des salaires fixés
dans un espace-temps donné qui peut, par une opération inverse
à celle de cette fixation, définir la valeur de l'unité
monétaire -appelée argent- dans cet espace-temps,
puisque la valeur de l'unité monétaire ne peut se
définir que comme sa capacité d'achat mesurée en chaque
espace-temps donné.
5. Les documents de mesure.
La dernière condition indispensable à tout système
métrique efficace et scientifique, c'est que tout acte de mesure
réalisé soit bien documenté et personnalisé,
tant pour pouvoir vérifier sa validité que pour pouvoir utiliser
les résultats élémentai9re pour l'obtention de statistiques
et d'analyses de l'ensemble global ou sous-ensemble du secteur observé.
Ainsi donc, chaque acte de mesure de la valeur d'échange des
marchandises concrètes -c'est-à-dire, chaque échange
mercantile élémentaire- doit être aussi pleinement
documenté.
Comme nous l'avons déjà vu au chapitre
2, dans un système monétaire rationnel, cette documentation
se réalise automatiquement grâce aux instruments-documents-monétaires.
Ce sont des instruments en tant qu'ils servent à faciliter les échanges,
mais ce sont aussi des docuemnts parce qu'ils recueillent et conservent
chaque acte mercantile élémentaire effectué à
travers eux.
Les conditions minimes que l'on peut exiger d'une documentation exacte
sont les deux suivantes: premièrement, que chaque acte de mesure
génére sa propre documentation; deuxièmement, que
ce document soit exhaustif, c'est-à-dire, qui'il consigne toutes
les circonstances significatives qui concourent dans l'acte de mesure réalisé.
C'est surtout sur ce pont que pèche le système monétaire
actuel, perce qu'il manque de documentation adéquate.
Dans les systèmes monétaires en vigueur, les instruments
-documents sont constitués, comme nous le savons déjà,
par des pièces de monnaie et des instruments scripturaux. Mais ces
instruments sont de nature essentiellement anti-documentaire. On peut dire
que, au lieu de documenter, ils cachent la réalité, ce qui
est dû aux caractéristiques que nous énumérons
à la suite.
-
Mobilité: ils ne documentent pas une trasaction mercantile
élémentaire unique, mais ils servent dans une multitude d'échanges,
ils circulent dans le marché pour un temps indéfini, jouant
leur rôle instrumentaire en une quantité inconnue d.échanges
élémentaires. Par suite de cette mobilité permanente,
il est impossible de fixer avec précision chacun des actes élémentaires
d'échange effectués.
-
Uniformité: les instruments monétaires actuels et
spécialement le papier monnaie, sur lequel se basent tous les sutres,
sont identiques entre eux. Le papier monnaie varie seulement quant au nombre
d'unités monétaires qu'il représente, mais il ne fournit
aucune indication au sujet des détails particuliers de chaque échange
élémentaire dans lequel il intervient. Il ne dit pas ce
qui a été échangé, ni comment, ni
quand...
Cette uniformité empêche toute tentative d'analyse précise
de la complexe et fluide réalité mercantile.
-
Anonymat: finalemen t, la majorité des instruments monétaires
actuels sont anonymes, c'est-à-dire, ils n'informent pas sur qui
sont les agents d'un échange mercantile ou d'on acte monétaire
quelconque. Ils ne permettent pas d'assigner des responsabilités
aux agents monétaires, spécialement s'il s'agit de papier
monnaie. A ce point de vue, le papier monnaie est, non pas uniquement anti-statistique
et anti-analytique, mais, et surtout, anti-social, parce qu'il permet de
réaliser tout type d'activités monétaires sans laisser
trace de personne et de responsabilité devant la justice.
Quoique l'on ne puisse appliquer les trois caractéristiques précédentes
qu'au papier monnaie et aux pièces de monnaie, il ne faut pas oublier
que les instruments bancaires scripturaux sont aussi essentiellement anti-documentaires,
bien que, à première vue, puisse apparaître le contraire.
En effet, une signature sur un chèque, un nom, un numéro
de compte courant, sont aujourd'hui des éléments personnalisateurs.
Mais la documentation qu'ils procurent est très partielle pour divers
motifs:
-
En premier lieu, beaucoup de chèques son «ou porteur»,
et alors ils ne personnalisent rien de plus que l'un des agents de l'échange
monétaire effectué.
-
En second lieu, l'information qu'ils procurent a coutume d'être considérée
comme «secret bancaire», réservée à des
groupes et à des secteurs privilégiés: jamais elle
ne devient publique.
-
Finalement, et étant donné la nature subsidiaire des instruments
bancaires scripturaux, ceux-ci sont toujours convertibles, à la
simple demande du propiétaire du compte courant, en billets de banque
complètement anonumes. Ainsi se perd toute trace de document personnalisateur.
Les instruments scripturaux bancaires sont donc potentiellement
documentaires, mais ils ne pourront l'être pleinement tant qu'ils
coexisteront
avec un système d'instruments monétaires anonymes et antidocumentaires
dont ils sont subsidiaires. Le système monétaire,
considéré dans son ensemble ne sera un suystème pleinement
documentaire et informatif tant qu'un instrument personnalisateur, clos
à chaque unique transaction élémentaire, et exjhaustivement
documentateur, ne se convertisse en l'unique instrument monétaire
légal
et réel.
6. Conclusions.
Une des conclusions minima indispensables à tout système
métrique. Nous avons besoin, donc, de réin venter un instrument
monétaire capable de constituer la garantie efficace d';une mesure
exacte et pleinement documentée de la valeu d'échange de
toutes et de chacune des marchandises échangées dans un marché
donné.
Ce nouvel instrument n'aura pas de trop grandes differences avec les
instruments scripturaux bancaires actuels, mais il portera à sa
plénitude les traits qui, en eux, sont seulement potentiels et il
éliminera leurs imperfections métriques-documentaires.
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